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Cours méthodique et populaire de philosophie
  
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Agenda de la pensée contemporaine
(cet article est paru dans le N°17 - été 2010 )


articles parus en ligne
- Notre projet
N°17 - Sommaire été 2010
N°17 - Le "Care" est-il un concept politique ?
N°17 - Résumé des articles
N°17 - Summaries
N°17 - Les contributeurs
N°17 - Ouvrages recensés
N°17 - « A Serious Man », ou le passage du classique au quantique
N°17 « A SERIOUS MAN » : prolégomènes à la théorie quantique des états psychiques

Sommaire des anciens numéros:
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N°17 - Résumé des articles

- LES EXPLORATEURS DE LA PHONOSPHÈRE

par Florence Dupont

Quelle relation les anciens Grecs ou Romains entretenaient-
ils avec leur environnement sonore ? Sa difficulté
même rend cette question passionnante. Contre une
histoire positive traditionnelle, qui traduit de manière
ethnocentriste des documents rassemblés, le chercheur
doit s’immerger dans l’imaginaire d’alors, se tourner vers
les langues et les récits anciens. C’est ce qu’a fait Maurizio
Bettini. Il tente de retrouver une construction culturelle
où tout bruit fait potentiellement sens. Parce qu’il inclut
les cris des animaux et les paroles des dieux, son titre,
Voci, traduction du latin uoces et du grec phonai, désigne
au mieux la phonosphère des Anciens. Pour donner un
aperçu de la riche originalité de ce livre, Florence Dupont
évoque, à la suite de Suétone, une grammaire des animaux
qui permet de dégager la notion d’icône sonore. C’est que
la langue, selon les Anciens, donne une représentation
des choses à partir de leur image sonore.

-  LES SURPRISES DE L’AMOUR

par Laurie Laufer

Jean Allouch tient séminaire. Son objet : l’amour Lacan ;
soit, au fil des séminaires de Jacques Lacan, et selon ses
multiples hypostases, une expérience (l’amour) emboîtée
dans une expérience (l’analyse, le transfert, ou « transmour
 »). Jean Allouch ne fait pas du Lacan, il ne reprend
pas ses célèbres formules, il s’attache, si l’on peut dire, à
l’extrême variété de ses manières de vérité, autrement dit à
sa « varité », en ses variations. Contre la vulgate lacanienne,
ce discours précis se veut la réinvention d’un ton dans la
psychanalyse, ou encore d’un souffle, qui soit constant
réglage, constante variable d’ajustement, voire ascèse,
jusqu’à l’ironique disparition des notes de la dernière
séance… Infinies sont les surprises de l’amour.

- LE DERNIER MONSTRE DE CHESSEX

par Leila Sayeg-Chevalley

Sa vie comme son oeuvre font de Sade un monstre – du
latin monstrum, ce qui sort de l’ordre naturel. L’une ou
l’autre aurait d’ailleurs suffi à faire du marquis, que l’on
a dit « divin » (faut-il rappeler que le monstrum désigne
aussi les manifestations surnaturelles ?), ce débauché
monstrueux dont l’image a hanté les imaginations dès
avant sa mort. Rien ne semblait pourtant prédestiner le
jeune Donatien Alphonse François de Sade à faire une
telle carrière tant il paraît ingénu et doux, peut-être un
peu boudeur, sur le portrait que fit de lui Carle Van Loo
dans les années 1760, à l’opposé de celui que dressa Man
Ray deux siècles plus tard, où l’on voit un Sade vieillissant,
terrible et gras, sur fond d’incendie. Mais il est vrai que
le portrait de Man Ray était imaginaire et celui de Van
Loo dessiné sur le vif. On peut y voir un symbole : celui
du passage de l’individu Sade au mythe de Sade. C’est ce
mythe que Leila Sayeg-Chevalley étudie en en montrant
les constances et les évolutions. Elle présente ainsi les
grandes lignes de l’histoire de la réception critique de
l’oeuvre sadienne, de sa publication à nos jours.

-  DE LA JUSTICE AU DROIT – ET RETOUR
II. LES CONDITIONS DE LA JUSTICE SOCIALE

par Philippe Raynaud

Alain Supiot s’est employé à penser la question des fondements
anthropologiques du droit dans Homo Juridicus,
ouvrage dont Philippe Raynaud avait rendu compte dans
le n° 16 de l’Agenda. Dans L’Esprit de Philadelphie, son
nouveau livre, il prolonge sa réflexion et la renouvelle
quelque peu à la faveur de la grande crise économique
de 2009. Critiquant l’« ultralibéralisme », il appelle ainsi
à retrouver, dans les conditions nouvelles de la mondialisation,
l’inspiration qui avait permis d’établir, durant
les Trente Glorieuses, un équilibre entre les systèmes de
solidarité sociale et la concurrence économique.

- LE CARE EST -IL UN CONCEPT POLITIQUE ?
par Tiphaine Samoyault

La compassion, qui semble être devenue le concept central
de la pensée post-politique, a pris une forme institutionnelle
particulière avec ce que l’on appelle le care. Le
care, ou le souci des autres, qui concerne les domaines
de la santé, du travail et du genre mais aussi une grande
partie de l’expérience quotidienne, apparaît aujourd’hui
comme une question politique globale : doit-on la laisser
être une préoccupation essentiellement féminine ou bien
en faire une éthique globale redessinant les espaces, les
disciplines et le domaine du politique ? L’article explore
les liens sémantiques entre compassion et care et
discute les thèses produites sur ce sujet lors des vingt
dernières années.

-  A SERIOUS MAN, UN FILM QUANTIQUE
par Étienne Klein

La critique s’accorde à reconnaître beaucoup de talent
aux frères Coen, talent déjà récompensé par une Palme
d’or et un Oscar. Leurs films intéressent et suscitent de
nombreux commentaires. A Serious man n’a pas échappé
à la règle. Pourtant, malgré l’abondance des critiques, une
dimension importante de ce film est passée inaperçue. Il
est vrai qu’il fallait être physicien pour la saisir, puisqu’il
s’agit de sa dimension quantique ! Étienne Klein nous offre
ainsi la clef permettant d’accéder à une compréhension
plus complète de l’oeuvre.

-  A SERIOUS MAN : PROLÉGOMÈNES
À LA THÉORIE QUANTIQUE
DES ÉT ATS PSYCHIQUES

par Jean-Loup Motchane

Cet article doit être lu comme la suite et la glose de l’article
précédent. Non moins physicien qu’Étienne Klein,
Jean-Loup Motchane s’emploie à expliciter la teneur quantico-
psychique du film corrosif des frères Coen. Il le fait
avec l’aide de deux savants mondialement connus : Jacq
Nakal et Ron Bardhub. Ces noms vous disent-ils quelque
chose ? – Mais attention ! Qui lirait trop sérieusement cette
histoire de chats pourrait certes se voir mystifié ; mais qui
ne verrait là que plaisanterie de potache pourrait en être
pour ses frais. Les formules n’ont rien de fantaisiste, et
les dibbucks sont partout.

- L’ÉVIDENCE ET LE RETRAIT
par François Jullien

« Il est enfin temps de se demander : la pensée de la noncoïncidence
permettant de penser la vie est-elle, pour
autant, nécessairement une pensée de la contradiction
et telle qu’elle défie la logique ? Ou comment trouver un
passage entre les deux, défaisant cet étau : qui ne fasse
verser ni dans l’abîme du mystère et de la conversion,
ni dans le retour à la logique du “propre”, trahissant à
nouveau la vie ?
[…] L’intérêt de repasser en Chine, une fois encore, est
de percevoir enfin la question d’un autre angle : de la
découvrir sous un nouveau jour, la tirant enfin du cadre
atavique qui est le sien en Europe et dans lequel son
destin se trouve quelque peu scellé, si inventif que soit,
par la suite, l’effort de la philosophie pour s’en dégager.
Car la pensée chinoise, voyons-nous, ne s’étant pas focalisée
sur la détermination-définition du propre à laquelle
s’est voué le logos grec, celui-ci en faisant sa rigueur, ni
ne connaissant non plus la mise en scène religieuse d’un
Grand récit et son nouement-dénouement dramatique,
y voit bien un point délicat, « subtil », qu’il faut aborder
avec une “fine” intelligence et en prenant le contre-pied
de l’opinion commune ; mais en fait-elle pour autant un
problème, un défi qui serait lancé à la raison ? »


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